Robert et Denise Simonnet

Détails de la construction de la chapelle Saint-Blaise
par
Robert Simonnet

Non seulement « Tout un chacun peut être ‘acteur du patrimoine’  en conservant, en réparant et en sauvegardant « , mais aussi en l’embellissant, et comme le précisait Cicéron « Puisqu’il  n’y a rien de mieux que la raison et que celle-ci existe en l’homme et dans la divinité, c’est qu’il y a entre l’homme et la divinité une première association qui est la participation commune à la raison ». Ne cherchez pas autre part les explications de l’embellissement du patrimoine par la construction de cet édifice religieux, par Denise et Robert Simonnet.

Nivelé en 1998, le site où est construite la chapelle Saint Blaise est situé sur le domaine de la Renardière,  en bordure de la forêt de Réno-Valdieu, sur la commune de St Mard de Réno (61400). Il comporte un vallon dont les proportions, à l’échelle humaine, révèlent une véritable conception de la divinité.

La taille des pierres blanches (calcaire) par le personnel  de l’entreprise Jean GUERIN  de la Chapelle Montligeon sont originaires  du Perche. Elles sont identiques à celles qui ont servi à la construction de la majorité  des manoirs percherons ainsi qu’à celles des principaux édifices de cette région.


 Mise en place des fondations de la chapelle Saint-Blaise : En général, les édifices religieux comportent une nef, des collatéraux, une abside ou chœur, un transept. Lorsqu’il s’agit d’une simple chapelle seules la nef et l’abside sont conservées. L’abside forme un hémicycle, réservé aux prêtres et constitue une partie du sanctuaire.


Une vue du site dans lequel fut construite la chapelle, orientée ouest/est c’est-à-dire vers le levant. Depuis toujours les édifices religieux sont construits dans des lieux choisis pour leur beauté mais aussi pour leur possibilité de recueillement. La chapelle saint-Blaise n’échappe pas à cette volonté. Le site de la Renardière, remis en valeur depuis 1961 par les propriétaires, Robert et Denise (1914-2016) Simonnet-Guyot serait, d’après certains experts,  l’un des plus beaux du Perche.


Un premier état de l’avancement des travaux, dénote, par la conception du portail et son arc concentrique retombant sur deux colonnettes, le style  ‘roman’ de cette chapelle. L’art ‘roman’, (fin Xe siècle, milieu XIIe siècle), fut choisi par les propriétaires du lieu et réalisateurs de l’ouvrage pour la simplicité de la construction et l’équilibre des formes d’un édifice relativement réduit, mais aussi et surtout pour leur prédilection concernant cet art.


 La réalisation de la corniche en atelier. Si l’on excepte quelques églises inspirées de l’Art byzantin, la plupart des édifices romans présentent les mêmes caractères ; mêmes portails, mêmes plans, mêmes corniches. Ici la corniche est réalisée avec la pierre blanche du Perche.« Tout savoir est vain sauf là où il y a travail »« Tout travail est vide sauf là où il y a l’amour ».


La mise en place de la corniche sous le contrôle de Jean Guerin, Directeur/gérant de l’entreprise GUERIN SARL à la Chapelle Montligeon. Cette corniche mérite une attention toute particulière par l’originalité de sa composition et sa réalisation  pour une chapelle dont la simplicité excluait en général la mise en place d’un tel objet architectural.


 

L’arrondi de la corniche sur l’abside, un élément du décor dans une conception d’ensemble. Cette cohérence entre différentes expressions de l’art entraîne une interprétation étroite des formes et des techniques qui auront été sans aucun doute, le premier style à part entière de l’Occident chrétien à la fin du Xe  siècle.


 La mise en place définitive de la corniche (par l’ensemble du personnel de l’entreprise) laisse planer ce que devait représenter dans l’architecture dite «romane» ce qui lui donnait sa personnalité par une recherche hautement symbolique de l’apparition d’un motif qui trahissait, déjà à l’époque, un esprit nouveau.


 La mise en place du pignon ou tympan de la façade dont le sommet supportera l’arête supérieure du toit à deux versants, comporte une lucarne proche du style roman. L’idéal se caractérise plutôt par une architecture simple uniquement dévolue à la pureté des lignes et de l’équilibre des masses et d’où est banni tout décor superflu, sculpté ou peint.


 

 L’ajustage par Jean Guérin des derniers éléments de la charpente sur l’arrondi de la corniche de l’abside est une opération délicate qui devra permettre de donner à la chapelle un caractère respectable, doublé de dignité, tout en abandonnant le côté majestueux destiné aux édifices de plus grandes dimensions.


 Une vue de la charpente terminée : le système de construction adopté mérite de l’attention à plus d’un titre. D’abord il laisse apparaître la corniche qui permettra de mettre en relief l’équilibre de l’édifice, ensuite la séparation, par une pile en pierres blanches,  de la nef et du chœur sera à même de donner à la chapelle l’importance qu’elle mérite.


 Une perspective de la chapelle Saint-Blaise dans son site  avant la pose des tuiles du toit.  Art sacré avant tout, cette chapelle s’attache à répandre par l’harmonie de ses formes l’illustration de l’histoire sainte et son message au contenu édifiant


Une vue de l’abside en cours de couverture. Le plan des chapelles d’origine romane est toujours très simple : une nef, terminée par une abside en cul-de-four, le tout surmonté  d’une charpente. 


 

Comme la plupart du temps, à l’intérieur, en bois, une voûte en berceau continu recouvrira les charpentes de l’ensemble. Deux vues de la chapelle avant la pose des tuiles du toit permettant d’admirer le travail d’ensemble.


  Il faut aussi remarquer le choix des trois fenêtres. Afin de permettre un éclairage correct Les dimensions de celles-ci sont légèrement supérieures à celles du XIe siècle; d’autre part, le choix des montants  en pierres blanches du Perche donne à l’ensemble un aspect qui pourrait laisser croire à  une réalité antérieure.


 L’ajustage des pièces de bois en chêne composant la charpente, côté façade, s’harmonise avec l’assemblage des belles pierres blanches de la lucarne du fronton. Comme au Moyen-âge, le nom des personnes ayant participé à la construction de la chapelle Saint Blaise furent inscrits sur une feuille de papier, qui a été ensuite  clouée sur une poutre de cette charpente.


L’un des grands principes de l’architecture du Moyen âge était la subordination des membres inférieurs (piliers, ici le mur) aux membres supérieurs (voûtes). On remarque très bien la jonction de la charpente de la nef avec celle de l’abside. Cette organisation voulue et raisonnée, le chœur étant couvert par une voûte en berceau demi-circulaire, reprend ici  la construction traditionnelle de  l’ancien temps


 Par assimilation à la langue romane, l’art roman tire son nom de ses emprunts à l’Art romain. En réalité ces emprunts (voûte d’arête, voûte en berceau) sont peu nombreux en comparaison à ce qu’il doit à l’Art oriental. Sur cette photo, la charpente qui soutient la voûte est organisée de façon telle qu’elle laisse apparaître, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’édifice, la corniche sur laquelle elle est posée.


La voûte en cul-de-four à la forme d’une demi-coupole, c’est la voûte de toutes les absides. Après la pose des tuiles, cette photo donne une idée de l’organisation des pièces en bois composant la charpente avant son recouvrement par la voûte en  berceau ou en forme de « carène renversée de vaisseau », en châtaignier  (photo page suivante : le chœur)

 L’architecture romane est l’une des plus remarquables, il faut admirer l’art avec lequel le constructeur a su composer l’étalement des masses du côté de l’abside qui se détache du mur de la nef grâce a  un assemblage harmonieux des pierres blanches bien choisies pour cet emplacement.


Centenaire de Denise Simonnet-Guyot (2014)

La chapelle :

dans un site et le Choeur de la chapelle


La famille avant la messe du centenaire    La messe, le père Don René-François avec Denise et Robert Simonnet à sa droite


Un  anniversaire

En 2010, une cérémonie d’anniversaire d’une des Sœurs de la Nouvelle Alliance de la Chapelle Montligeon en la chapelle Saint-Blaise de la Renardière.

(Photo de gauche : Robert et Denise Simonnet . Photo de droite : Le prêtre et Denise avec les sœurs de la Nouvelle Alliance 

Chaque fascicule :

– Croix, calvaires et les trésors de Saint-Mard-de-Réno

– La Chapelle Saint-Blaise

Peut être obtenu gratuitement en adressant un courrier à :

Robert Simonnet – 49 avenue George V – 35800