Robert Simonnet

Depuis l’entre deux guerres et jusqu’en 1974, l’éducation nationale avait mis en place trois examens c.-à-d. trois niveaux à franchir en classes de primaire et de secondaire, avant l‘entrée de l’étudiant à l’université. Ces trois niveaux seront transformés en 1975 par le «collège unique» c’était le certificat (CEP ou CAP) en 6e, puis le brevet d’études(BEP) en 4e, et enfin le baccalauréat (BAC) avant l’entrée à l’Université.

Les étudiants utilisaient pour réussir à ces trois niveaux leurs capacités intellectuelles qui étaient hébergées dans une partie de leur cerveau que l’on pourrait appeler «la machinerie humaine des apprentissages».


Pour le niveau 1, l’examen CEP qui engrange des connaissances, comme l’arithmétique, qui sont la base indispensable pour réussir les niveaux suivants. Le résultat obtenu, s’il est positif confirmait un niveau de compréhension pour pouvoir accéder au niveau 2.


Le niveau 2, l’examen BEP, qui utilise pour réussir différentes régions du cerveau déclenchant, à partir des acquisitions mémorisées au CEP, des mécanismes de compréhension plus élaborés, permet à certains étudiants d’accéder à une compréhension des situations plus complexes comme, par exemple le discernement, alors que d’autres échouent, et ne peuvent accéder au niveau 3, le Baccalauréat.

Dans cette population, les étudiants qui le souhaitaient pouvaient être orientés vers un BTS (brevet technique supérieur), les autres s’orientant vers des apprentissages très diversifiés.


Le niveau 3, le BAC demande à tous les étudiants y accédant un potentiel intellectuel (QI) prenant en charge l’aspect cognitif des problèmes à résoudre afin de devenir aptes à intégrer soit l’université, soit des écoles d’ingénieurs, soit les Grandes Ecoles ( Normale Supérieure, Arts et Métiers, Centrale, Polytechniques, les Mines, etc.).



En 1974 le plan Langevin-Wallon (1947), (Fondé sur l’égalitarisme révolutionnaire: «Tous les enfants sont égaux, notamment en intelligence», or le milieu socioculturel crée des inégalités, donc il faut soustraire le plus possible l’enfant à sa famille dès l’âge de 3 ans, même si l’enfant, pour se développer, à besoin d‘une sécurité affective maternelle, et d’un glacis intellectuel plutôt paternel.)
que mettra en place la réforme Haby en 1975.


Elle prévoyait un tronc commun pour orienter les élèves de 11 à 15 ans vers un 2e cycle du premier degré par l’unification des programmes, et les élèves de 15 à 18 ans vers un 3e cycle du premier degré qui aboutira à la mise en place d’un « collège unique».. Celui-ci prévoyait le baccalauréat d’études théoriques pour « 80% des élèves de la classe d’âge» et la création d’un baccalauréat technique pour un certain nombre des 20% restant.

Aujourd’hui, après plus de deux générations d’utilisation du «collège unique» les résultats sont catastrophiques.

L’enquête TIMSS (tableau ci-dessus
), réalisée auprès d’élèves de CM1, graphique de gauche, (niveau 1) et de 4e,, graphique de droite, (niveau 2) confirme la place de la France en queue de peloton, et prouve que le raisonnement concernant le «collège unique» masque sa fausseté sous une apparence illusoire de vérité.
L’effondrement en 4e (niveau 2) est spectaculaire avec un score moyen en baisse de 47 points.

Mais ce que personne ne dit, c’est que le «collège unique» en 4e, niveau 2, permet aux 40% d’élèves qui auraient échoué au BEP de l’ancien système de suivre la filière BAC et de se présenter à celui-ci, après que l’Administration en eut baissé le niveau.

Le niveau intellectuel du Bac, depuis 1978 /1980 est donc tombé, sensiblement, au niveau du BEP, de façon à pouvoir intégrer les 40% des élèves qui auraient échoués par leur faible niveau intellectuel.



L’enquête TIMSS reflète donc les résultats de la mise en place du «collège unique» qui seront confirmés par environ 60% des échecs à l’Université en BAC+2 ou Bac+3.
Les résultats en mathématique au collège ont baissés depuis vingt ans, c’est donc normal parce que c’est à partir d’une structure pyramidale qu’est possible l’apprentissage des mathématiques. Les compétences se construisent donc sur celles qui les précèdent.


Aujourd’hui presque tout le monde atteint le niveau BAC en France mais le taux d’échec à l’Université est énorme. A peine 30% des étudiants atteignent le niveau licence (BAC + 3) sans redoubler une année.
Les changements d’orientation sont nombreux et l’absentéisme aux cours et examens montre qu’une partie importante des étudiants ‘’traînent’’ sans diplôme jusqu’à avoir atteint l’âge de toucher le RSA (25 ans).
Ces néo-étudiants grossissent les rangs des chômeurs et survivent le restant de leur vie grâce aux aides de l’Etat et aux petits boulots. Tout élève qui arrive donc fragilisé en 3e (niveau 2) sera forcément en échec pour aborder le cursus du BAC.