LE MODÈLE SOCIAL DE LA FRANCE est-il adapté ?
Robert SIMONNET – (site internet OCTAMUS.fr) (AC31z)
L’économie française dans les prochains mois devra trouver un équilibre entre la chute de la croissance et l’envolée des prix de l’énergie et de l’alimentation dans un retour vers une croissance d’environ 1 %. La transformation du modèle économique et social fondé sur une consommation financée par des transferts sociaux insoutenable comme le montre la dette public de 113 % du PIB et le déficit extérieur de 85 milliards d’euros est toujours valable?
Comme le précise Marc Landre, ce modèle économique et social consistait dans :
-1 le réalignement entre la partie du secteur privé qui est compétitive et un Etat dont la qualité des services publics de base ( éducation santé, police, justice) se dégrade et absorbe 56 % du PIB.
-2 la recherche d’une croissance permettant de réduire les inégalités grâce à l’éducation et au plein emploi et d’accélérer la décarbonisation de l’économie.
-3 la reconquête de la souveraineté en matière industrielle, agricole, technologique et financière.
-4 Le rétablissement de la capacité de l’État à assurer la sécurité intérieur et extérieur, condition de la liberté.
Ce modèle social français s’appuie donc sur l’État providence qui consiste à couvrir les risques sociaux (vieillesse, maladies et invalidité, famille, chômage, logement et exclusion) par une assurance obligatoire généralisée liée aux revenus et date de 1945 avec la création de la Sécurité Sociale. Il est très protecteur et repose sur trois types de transfert ;
– d’assurances sociales (pension de retraite, allocation-chômage….) financées par des cotisations sur les revenus ;
– de prestations d’assistance (CMU, RSA, minimun vieillesse….) qui sont financées par l’impôt ou des taxes diverses ;
– enfin des services publics régaliens gratuits et universels (éducation, santé,) financés par l’État.
Centré à l’origine sur des risques liés au travail, le champ du modèle a intégré de nouveaux risques ; logement, pauvreté-exclusion, dépendance et une cinquième branche de la Sécurité Sociale dédiée à la perte d’autonomie , en réponse au vieillissement de la population. Ce modèle social, extrêmement protecteur pour les plus modestes coûte cher 31 % du PIB en 2019, soit le taux le plus élevé des pays de l’OCDE ou l’équivalent de 872 milliards d’euros en 2020.
Les comptes de l’assurance maladie, qui représentent un tiers des dépenses de la protection sociale ont explosé depuis deux ans. Le défi de la soutenabilité financière de la protection sociale est donc redevenu important. La France n’a clairement plus les moyens de son modèle social et vit à crédit. Le système français est donc déficitaire même en période « de vaches grasses ».
Il faudra donc agir en homme de pensée et penser en homme d’action pour résoudre ce problème sachant que l’action pourrait provenir de la combinaison de l’intelligence et de l’instinct fonctionnant ensemble